curriculum

Etymologie, définition
Curriculum est un mot latin signifiant littéralement "course de la vie".

Pour en trouver une définition récente, il faut attendre le XXème siècle pour une formulation moderne: “ensemble des expériences de vie nécessaires au développement de l’élève” .
Ce mot développé par les anglo-saxons (en commençant par Dewey et l’école nouvelle) permet de couvrir l’acquisition de savoirs et habiletés, mais aussi les besoins de l’apprenant et de sa préparation à la participation responsable à la vie dans la société.

Selon Lenoir (2006), le mot curriculum a été d’un usage restreint dans les pays francophones européens, alors qu’il est central en éducation depuis un bon siècle dans les pays anglophones.

Le courant anglophone:
le curriculum d’un système éducatif dépasse largement le programme d’études. En effet, il y a un souci de la fonctionnalité des apprentissages et du placement des élèves au centre des ces apprentissages. Le rapport aux expériences de vie des apprenants est très fort, inspiré par le courant de “l’école nouvelle” de Dewey (1958).
Les contenus traditionnels des disciplines scolaires sont placés dans des situations qui ont du sens pour les apprenants.

La notion de “situation” devient un élément central de la réflexion curriculaire dans le courant anglo-saxon.

Le courant franco-européen:
Le curriculum est conçu comme un ensemble de programme d’études, construit sur des bases disciplinaires.
Dans cette perspective, les questions curriculaires portent sur un objet central: le contenu des apprentissages scolaires.

Ce type de curriculum est centré sur la transmission de contenus.

Les 2 courants sont complémentaires. La dimension programmatique des contenus d’apprentissage francophone complète la vision humaniste et pragmatique du curriculum anglophone.

Le curriculum oriente l’action éducative dans le système éducatif. Les programmes d’études définissent les contenus d’apprentissage et des formations. Le curriculum inclut le programme d’études, et non l’inverse.
Ce rapport d’inclusion est donc hiérarchique. A travers ce rapport d’inclusion hiérarchique, un lien peut se faire entre les 2 courants.

Les fonctions d'un curriculum :

Il existe un cetain consensus lorsque l'on analyse différents documents ayant pour thématique la notion de "curriculum" qui tend à définir 5 fonctions essentielles que devrait remplir un curriculum :

• Il se doit de définir les finalités et les grandes orientations en matière d'éducation pour un pays ou une région donnée.

• Il doit rendre exécutables des plans d'actions pédagogiques et administratifs au sein d'un système éducatif et également mettre en place des systèmes de contrôle

• Il doit assurer la cohérence du plan d'actions pédagogique et des activités pédagogiques et didactiques par rapport aux finalités et aux orientations prescrites. Il doit également assurer la cohérence de ces orientation et ce plan d'actions pédagogiques par rapport au plan d'actions administratif.

• Il doit permettre le développement et la formation des personnes en harmonie avec leur environnement qu'il soit social, historique, religieux, culturel, économique, géographique, linguistique mais aussi démographique.

• Il doit adapter le système éducatif autant en rapport :

             - à un projet sociétal local et actualisé en matière d'éducation,
             - qu'à une ouverture de la société et de ses membres sur le monde

Les facteurs déterminants :

Certains facteur sont à prendre en compte lors de la mise en place d'un curriculum et peuvent avoir un effet sur les orientations qu'un pays ou région souhaite pour son système éducatif à travers son curriculum :

• Les facteurs politiques : Le contexte politique va déterminer les finalités de l'éducation dans un système éducatif. Ces finalités sont répertoriées dans des documents d'orientation qui peuvent prendre différentes formes : déclaration gouvernementale, énoncé de politique d'un ministre de l'éducation, décret ministériel, etc...

• Les facteurs démographiques : Les données démographiques d'un pays ou d'une région permettent d'en caractériser sa population scolaire.

         Quelques exemples de facteurs permettant de caractériser une population scolaire :
          - flux des élèves
          - âge moyen
          - durée de scolarité
          - taux brut de scolarisation (total des inscriptions dans un niveau spécifique d’éducation, sans distinction d’âge, exprimé en pourcentage de la population officiellement scolarisable au même niveau pour une année scolaire donnée)
          - taux net de scolarisation (correspond au quotient de la population scolarisée et ayant l’âge officiel d’une scolarisation par rapport à la population scolarisable ayant l’âge d'aller à l'école)
          - taux de scolarisation des filles
          - taux d'alphabétisation
          - ration maître/élèves
          - etc...

        Ces données permettent de définir l'efficacité interne et l'efficacité externe d'un système éducatif.

        - L'efficacité interne concerne les variables relatives aux flux des élèves et aux connaissances maitrisées par ces derniers, ex : promotion, redoublement, abandon, etc...
          Elle permet de déterminer dans quelle mesure le financement de l'école est suffisant et dans quelle mesure les crédits utilisés le sont de manière optimale.
        - L'efficacité externe permet elle de mesurer les effets de l'éducation hors du système éducatif.

• Les facteurs sociaux : Les caractéristiques sociales d'un pays ou d'une région permettent d'identifier les besoins en matière d'éducation.

          Parmi les déterminants sociaux de l'éducation nous pouvons citer quelques facteurs à prendre en compte comme : 
          - les milieux favorisés/défavorisés
          - les milieux urbains/ruraux
          - le taux de pauvreté
          - le taux de chomage dans une région industrialisée
          - le pourcentage d'enfants immigrés dans les classes
          - l'intégration d'enfants en difficulté dans les classes

Les différents niveaux de lecture d'un curriculum :