L'enseignement de la batterie de jazz est le plus souvent est centré sur l' acquisition de compétences techniques qui relèvent du corps. Les méthodes visant à modeler le corps pour lui faire acquérir une compétence précises sont très au point. Cependant ce qui fait la spécificité du jazz par rapport à d'autres types de musiques à la batterie, c'est sa dimension improvisée. L' improvisation dans le jazz est très structurée. Ce n'est donc pas une activité strictement physique. La dimension psychologique est fondamentale dans l'improvisation : il faut pouvoir jouer quelque chose qui ait du sens par rapport à ce que jouent les autres, et par rapport au morceau qui est joué. Nous avons donc examiné les savoir-faire, à acquérir autres que physiques: conscience des structures; faculté de comprendre ce que fait le soliste qu'on accompagne; relation aux autres membres de la rythmiques; conception de l'accompagnement; attitude dans l'improvisation; bref, intelligence musicale comme faculté de donner du sens à ce qui est joué en temps réel et aptitude à réagir de manière adéquate. Pour celà nous avons commencé par analyser le maigre contenu des rares méthodes existantes traitant brièvement de ce sujet. Nous avons ensuite tenté de recenser les différents savoir-faire principaux nécessaires à un batteur de jazz, à travers une analyse d'enregistrements de groupes fondamentaux de l'histoire du jazz. Nous avons enfin interrogé des enseignants de jazz batteurs et non batteurs pour savoir quels étaient leur conception à ce sujet et comment ils s'y prenaient pour l'enseigner. Nous exposons en conclusion une synthèse des résultats principaux de notre recherche pour ceux qui n'auraient pas le courage de tout lire.